lundi 12 septembre 2011

Melancholia (Lars Von Trier, 2011)


Ni un chef-d’oeuvre, ni un navet. Juste un film pas mal de Lars Von Trier avec les qualités et les défauts qu’on lui connaît. Indéniablement plus fin qu’« Antichrist », le réalisateur parvient à mettre le doigt sur des aspects intéressants de la psyché humaine, notamment dans ses rapports à l’altérité et à la mort, sans tout à fait parvenir à faire oublier quelques longueurs et pesanteurs.
Pourquoi, alors, tant de battage et de positionnements extrêmes sur ce film? À croire que les critiques redécouvrent la façon de réaliser de Von Trier à chaque nouveau film, et se montrent incapables de l’aborder autrement qu’en extra-terrestre (ce qu’il n’est assurément pas, même s’il tente de nous convaincre du contraire).

lundi 15 août 2011

All about Eve (Joseph L. Mankiewicz, 1950)


Analyse très fine des rapports humains au sein d’une microsociété fermée, sélective et codifiée entre toutes (le monde du théâtre new-yorkais), « All about Eve » est une réflexion sur l’ambition, la manipulation, l’égocentrisme et, en dernier ressort, sur les fondements de l’amour entre êtres humains au sens le plus général, l’acceptation de soi et des autres.

mercredi 3 août 2011

Balada triste de trompeta (Alex de la Iglesia, 2011)


Alex de la Iglesia ne sait notoirement pas terminer ses films. Au moins a-t-il réussi, avec Balada triste, à en amorcer un avec brio et à nous tenir en haleine pendant presque les deux tiers du film. Original dans l’approche du scénario et les thèmes abordés et inventif jusqu’à l’iconoclastie (et le mauvais goût assumé), il laisse à voir dans cette première partie un indéniable talent de mise en scène qu’on ne lui aurait pas forcément imaginé en voyant ses premiers films (« Acción mutante », « Le jour de la bête »). Qu’il se perde (et nous perde) sur la fin dans ses habituels poncifs absurdisants et caricaturaux est forcément décevant, mais n’enlève en rien aux qualités du reste du film.

dimanche 10 juillet 2011

Soudain l’été dernier (Joseph L. Mankiewicz, 1960)


Film inquiétant, troublant, sous des dehors (au départ) faussement classiques. Traitant avec une terrible pénétration, et une grande originalité, le thème de la vulnérabilité en prise avec le pouvoir, l’emprise, la prédation, la voracité dans les rapports humains; la volonté d’anéantir l’autre et de le « consommer, » pour asseoir sa domination et le « contrôler » de la façon la plus totale qu’il soit. 

mardi 5 avril 2011

Frissons (David Cronenberg, 1975)


Premier film de Cronenberg à rencontrer le succès, « Frissons » reste assurément l’un des  meilleurs du réalisateur. La plupart de ses thèmes de prédilection sont déjà là, condensés : Mutations corporelles, contagion, retour à l’animalité, sexualité « contre-nature »…
S’il est moins abouti structurellement et formellement qu’un « Videodrome » ou un « Faux-semblants », il possède en revanche une force expressive qui va droit au but, une puissance évocatrice rarement atteinte par la suite.

lundi 4 avril 2011

Black Christmas (Bob Clark, 1974)


Il serait faux et réducteur de ne voir en « Black Christmas » que « l’acte de naissance » du genre « Slasher » (élimination progressive d’un groupe d’individus par un tueur dont l’identité est généralement inconnue). À la fois car le genre en question à déjà de solides précurseurs dans le cinéma italien (Bava et Argento en tête), et que le film de Bob Clark, loin de se résumer à une mise en scène formelle de meurtres en série, questionne l'insaisissable part d'ombre en l'être humain dans ses rapports à l'ordinaire et à l'intime.

vendredi 4 mars 2011

True Grit (Joel et Ethan Coen, 2011)


Simple et efficace, cette incursion dans le domaine du western obéit à la fois aux règles classiques du genre (morceaux de bravoures et clichés utilisés à bon escient) et à un certain naturalisme, plus proche de la réalité historique du quotidien des pionniers, alimentant un humour issu du décalage.

vendredi 25 février 2011

Black Swan (Darren Aronofsky, 2011)


Sujet sans surprise, introduit dès le départ, du double maléfique qui pourchasse l’héroïne au travers de multiples faux-semblants / jeux de miroirs (on pense d’emblée à « Perfect Blue »). On en attend le final sans suspens : la mise à mort qui seule permet d’échapper à ce cauchemar schizophrène et d’accéder au repos.
Le film parvient néanmoins à se montrer saisissant dans l’exposé, très éloquent, des innombrables variations sur le thème de l’agression et du sadisme qui mèneront la pauvre Nina à sa perte. Longue curée d’autant plus dérangeante qu’elle nous a été annoncée.